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Native art department international | high magick | 16 nov - 23 dec, 2023

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I am merely a channel for the spirit to utilize, and it is needed by a spirit starved society

– Norval Morrisseau aka Copper Thunderbird

When I discovered art, I didn’t know it was the shortcut to connect us with our soul. I just knew it was a direct link to the invisible and a way to reach the infinite within us. Going back and forth between the coast of the known and of the unknown, I became a traveller.

Copper Thunderbird found his way to me through artists Maria Hupfield and Jason Lujan of Native Art Department International (NADI), as if they were carriers of his message, on their own journey. A message where the power and beauty of nature, spirituality, and mysticism connect everything together. If paintings from the Woodland Boogie Woogie exhibition were the cosmic map-landscapes which the duo travelled through, in High Magick, it feels as though they are telling us that they found something!

Morisseau was self-taught. His works have been institutionalised through collections and exhibitions. As have mine. I can’t stop wondering if the institutions, which we currently recognize, and the ways that they exercise their power, are the right places to measure an artist’s spiritual legacy and influence?

It’s important for artists to generate and frame our own content so we’re not always looking at institutions to co-opt and define it outside of our awareness

– Maria Hupfield

Living in the context of an “imperialist white-supremacist capitalist patriarchy”, to quote bell hooks, I also question this way of creating knowledge. What is the purpose of institutions that are designed to preserve the legacy of the oppressed? What is the nature of that transaction? I can’t stop thinking that these are questions that Hupfield and Lujan are asking themselves in their own ways. To me, those institutions are an articulation of power. The real measure is through people’s capacity to connect unforeseen dots and create a map that traces new territories, that echoes the past, and traces our common future. That’s exactly what Hupfield and Lujan are doing by joining voices and perspectives in order to create a new understanding and approach of the perceptible.

NADI blurs the line of power and this sense of ownership of their destiny reflects the mentality of visionaries that Hupfield and Lujan incarnate. Builders of new pathways to further expand travels, which they invite us all to take part in.

In this new body of work, NADI shepards us towards a new set of discoveries. It is like we are witnessing the apparition of a presence telling us the hidden stories of those mountains, this land. They show a tension between an expansion and a contraction, maybe the reflection of two great minds trying not to be contained on a limited surface. Each of the paintings in the “Hidden Shaman” series represents an eye, a vision of the world that is sensitive to divine intervention, and at the same time very aware of the spiritual values they are creating. The diptych, in particular, makes me think of a rainbow of appearances. It’s as if, diluted within one gaze, the artists were emulating the multifaceted fluidity of one’s soul.

It is not easy to find the gold and create all the mechanisms to find and share it. Can we keep a sense of naivety and euphoria in that journey? Can the beauty of a lost piece be appreciated on its own when found again without the constant perspective of the whole puzzle? NADI is a beautiful demonstration that it’s not only possible, but that in the process, there is room for an entire community to sit at the table and tell their own stories in their own terms.

  • Manuel Mathieu

This exhibition is part of the satellite programming of Pictura.

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Je suis simplement un canal qu’utilise l’esprit, et c’est rendu nécessaire par une société affamée de spiritualité.

— Norval Morrisseau alias Oiseau-Tonnerre de cuivre

Au moment où j’ai découvert l’art, j’ignorais qu’il s’agissait d’un raccourci nous permettant de nous connecter à notre âme. Je savais seulement que c’était un lien direct avec l’invisible, ainsi qu’un moyen d’atteindre l’infini en nous. À force d’allers-retours entre les limites du connu et de l’inconnu, je suis devenu un voyageur.

J’ai été introduit à Oiseau-Tonnerre de cuivre par l’entremise des artistes Maria Hupfield et Jason Lujan de Native Art Department International (NADI), comme s'ils portaient son message dans leur propre parcours. Un message selon lequel tout est lié par la puissance et la beauté de la nature, la spiritualité et le mysticisme. Tandis que les œuvres de l’exposition Woodland Boogie Woogie constituaient les cartes-paysages cosmiques parcourues par le duo, celles de High Magick donnent plutôt l’impression que Hupfield et Lujan nous dévoilent qu’ils ont fait une découverte!

Morisseau était autodidacte. Ses œuvres ont été institutionnalisées par l’intermédiaire de collections et d’expositions. Tout comme les miennes. Je ne peux m’empêcher de me questionner à savoir si les institutions que nous reconnaissons actuellement, ainsi que la manière dont elles exercent leur pouvoir, sont de bons indicateurs pour mesurer l’héritage et l’influence spirituels d’un artiste.

En tant qu’artistes, il est important de générer et d’élaborer notre propre contenu afin de ne pas nous tourner constamment vers les institutions qui le coopteront et le définiront en dehors de notre conscience.

— Maria Hupfield

Évoluant dans un contexte de « patriarcat capitaliste impérialiste et suprémaciste blanc », pour citer bell hooks, je remets également en question ce moyen de créer du savoir. Quel est l’objectif des institutions destinées à préserver l’héritage des opprimés? Et de quelle nature est cette transaction? Je ne peux m’empêcher de m’imaginer que Hupfield et Lujan se posent également ces questions, à leur manière. À mon avis, ces institutions représentent une forme de pouvoir. La véritable mesure réside dans la capacité des gens à faire des liens inopinés et à créer une carte qui trace de nouveaux territoires, faisant écho au passé et dessinant notre avenir commun. Et c’est précisément ce que réalisent les deux artistes en unissant leurs voix et leurs perspectives en vue de bâtir une compréhension et une approche nouvelles du perceptible.

NADI vient brouiller la ligne de pouvoir, et le sentiment de s’approprier leur destinée reflète la mentalité des visionnaires qu’incarnent Hupfield et Lujan. Ils pavent de nouvelles voies afin de continuer à élargir les horizons, nous conviant tous à prendre part au périple.

Dans ce tout récent corpus, NADI nous guide vers une nouvelle série de découvertes. Comme si nous assistions à l’apparition d’une entité nous racontant les histoires secrètes de ces montagnes, de ce territoire. Elles évoquent une certaine tension entre l’expansion et la contraction, peut-être le reflet de deux grands esprits qui tentent de ne pas se réduire à une surface limitée. Chacune des peintures de la série Hidden Shaman représente un œil, une vision du monde à la fois sensible à l’intervention divine et très consciente des valeurs spirituelles qu’elle engendre. Le diptyque, en particulier, évoque à mes yeux un éventail de spectres colorés. Un peu comme si, dilués dans un seul regard, les artistes imitent la fluidité multiforme de l’âme.

Découvrir l’or et créer l’ensemble des mécanismes pour le découvrir et le partager ne sont pas choses faciles. Est-il possible de préserver un sentiment de naïveté et d’euphorie au sein de ce périple? La beauté d’une pièce égarée peut-elle être appréciée seule lorsqu’elle est retrouvée sans la perspective constante du casse-tête assemblé? NADI démontre non seulement que cela est possible, mais également que pendant ce processus, une communauté entière peut siéger à la table et raconter ses propres récits dans ses propres termes.

  • Manuel Mathieu (traduction par Marie-France Thibault)

L’exposition fait partie de la programmation satellite de Pictura.

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Native Art Department International (NADI) is a collaborative long-term project created and administered by Maria Hupfield and Jason Lujan that began in Brooklyn in 2016 and is now based in Toronto. NADI seeks to circumvent easy categorization by comprising a diverse range of undertakings such as unannounced actions, curatorial projects, video screenings, paintings, collective art making, and mixed-use installations. All activities contain an undercurrent of cooperation and non-competition while at the same time functioning as emancipation from essentialism and identity-based artwork. NADI has been featured in exhibitions at Varley Art Museum (Markham), Museum of Contemporary Art (Toronto), and Mercer Union (Toronto). Their works are present in private and museum collections including Markham Public Art and Art Gallery of Guelph, as well as several corporate collections.

Manuel Mathieu is a multidisciplinary artist known for his vibrant and colorful paintings, which skillfully blend abstraction and figuration. His work explores themes of historical violence, erasure, and cultural approaches to physicality, nature, and spiritual heritage. Informed by his upbringing in Haiti, just after the fall of the Duvalier dictatorship, Mathieu’s art delves into the shared links and struggles that unite us across national borders. He holds an MFA Degree from Goldsmiths, University of London, and has exhibited his work in various countries. Mathieu recently received the Best Short Film Award at the 2023 Festival International des Films sur l’Art. ..

Native Art Department International (NADI) est un projet collaboratif à long terme, créé et administré par Maria Hupfield et Jason Lujan. Ayant vu le jour à Brooklyn en 2016, ce projet est maintenant établi à Toronto. NADI tente d’échapper au piège de la catégorisation simpliste en intégrant une gamme variée de réalisations, notamment des actions non annoncées, des projets de commissariat, des projections vidéo, des peintures, des œuvres collectives et des installations à usage mixte. Un courant sous-jacent de coopération et de non-compétition émane de l’ensemble des activités qui visent au même moment une émancipation de l’essentialisme et de l’art identitaire. NADI a fait parti d'expositions au Varley Art Museum (Markham), au Museum of Contemporary Art (Toronto) et à Mercer Union (Toronto). Leurs œuvres font partie de collections privées et muséales, notamment Markham Public Art et Art Gallery of Guelph, ainsi que de plusieurs collections d'entreprises.

Manuel Mathieu est un artiste multidisciplinaire connu pour ses peintures vibrantes et colorées, qui fusionnent habilement abstraction et figuration. Son travail explore les thèmes de la violence historique, de l’effacement et des approches culturelles de la physicalité, de la nature et de l’héritage spirituel. Informé par son éducation en Haïti, peu de temps après la chute de la dictature des Duvalier, l’art de Mathieu plonge dans les liens partagés et les luttes qui nous unissent au-delà des frontières nationales. Diplômé du Goldsmith’s College (Université de Londres), il expose depuis plusieurs années à travers le monde. Il s’est vu décerner le prix du Meilleur court métrage lors du Festival international des films sur l’art 2023.

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